Sauvons la recherche (SLR), fer de lance du mouvement des chercheurs depuis 2004, s'était refusé à donner une consigne de vote, même si sa préférence pour la gauche était manifeste. L'association a franchi le pas, estimant, explique son président, le mathématicien Bertrand Monthubert, qu'"il n'est pas possible de faire comme si les deux projets en lice étaient équivalents". Lundi 30 avril, au cours d'une conférence de presse, SLR devait appeler les chercheurs à "utiliser leur bulletin de vote pour sauver la recherche et l'université". En se prononçant sans ambiguïté en faveur de Ségolène Royal. "Même si son projet est perfectible, Ségolène Royal dessine une ambition renouvelée pour ces secteurs, explique M. Monthubert, alors que Nicolas Sarkozy programme leur déclin par des mesures déstabilisatrices." L'association refuse aussi la transformation des grands organismes publics, comme le CNRS, en agences de moyens dépourvues de politique scientifique propre. Mais SLR s'émeut aussi des "déclarations péremptoires" de M. Sarkozy sur le déterminisme génétique de la pédophilie ou du suicide des jeunes. A l'inverse, SLR considère que les propositions de MmeRoyal, même si elles ne répondent pas à toutes les attentes des chercheurs, "vont dans le bon sens". Ainsi de la promesse d'une nouvelle loi d'orientation de la recherche, négociée avec tous les acteurs, de l'engagement d'un accroissement annuel de 10% du budget de la recherche et d'un plan pour l'emploi scientifique, ou encore de l'affirmation "du rôle central des organismes et des universités dans le financement de la recherche". Pour étayer son choix, l'association rappelle encore que, par le passé, la recherche a toujours été mieux traitée par les gouvernements de gauche que ceux de droite. "La recherche et l'enseignement supérieur sont des enjeux essentiels pour l'avenir de notre société, souligne M.Monthubert. Nous appelons toute la communauté académique et l'ensemble des citoyens à ne pas les oublier quand ils voteront dimanche."
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