Les socialistes, du moins ceux et celles qui le restent après les désastres du printemps (et oui nous avons perdu deux élections, non pas imperdables, mais que nous ne devions pas perdre, petite nuance) me semblent en pleine forme! Oui je suis socialiste, adhérent depuis 1997. Oui j'ai la nausée quand dans mon propre Parti, nous nous appelons "camarades", et quand de la camaraderie, aujourd'hui il ne reste plus que les propos acides sur les personnes et les responsabilités individuelles dans le naufrage de la Gauche aux présidentielles de 2007, suivies par les législatives.
Que reste-t-il de l'esprit de "camaraderie" et de la responsabilité collective quand ce matin, nous lisons Manuel Valls déclarant au Figaro:
"Le PS peut-il s’opposer sans avoir effectué son travail de rénovation intellectuelle?
Nous sommes au bout d’un cycle: une grande partie des idées de gauche se sont épuisées. Pour que le PS retrouve une crédibilité, il doit être porteur d’un projet vraiment différent. Cela demande du temps et beaucoup de travail. Si nous ne changeons pas en profondeur notre logiciel, nous resterons durablement dans l’opposition. Face à la droite, nous devons nous opposer en trouvant le ton juste, contrôler l’action du gouvernement, mais aussi proposer. Nous pouvons faire un bout de chemin avec la majorité, à condition qu’elle nous entende, sur des sujets qui peuvent faire consensus. Je pense aux moyens qu’il faut donner à la justice, à la lutte contre la criminalité ou encore au dossier de l’immigration.
(Cher Manuel, mais qu'attends-tu pour proposer au Parti Socialiste et aux socialistes quelque chose qui fasse consensus avec M.Hortefeux sur l'immigration et l'identité nationale? quelque chose qui fasse consensus sur les propositions en matière de justice avec Rachida Dati? où trouve-tu ta place après les interventions remarquables d'Elisabeth Guigou et Marylise Lebranchu, anciennes gardes des Sceaux qui justement démontrent l'extrême nocivité des propositions pour lutter contre la récidive de pédophiles libérés)
Quels seront les sujets les plus difficiles à traiter pour le PS?
Nous sommes dans une économie de marché, il faut l’admettre définitivement. Nous devons dire également que le travail est une valeur, que nous ne sommes pas favorables à une société de l’assistanat. Nous devons tirer le bilan des 35 heures, être au clair sur les retraites et reconnaître que nous avons perdu une grande partie des salariés, séduits par le discours de Nicolas Sarkozy. Nous devons être aussi le parti de l’entreprise et des entrepreneurs, créateurs de richesses. Le deuxième sujet essentiel, c’est celui de l’autorité, qui est en crise. Une société a besoin de règles et d’ordre. L’autorité, républicaine, est une valeur de gauche, car son bon exercice permet de créer et de préserver le lien social, le « vivre ensemble»."
(Cher Manuel, avoir perdu des combats, notamment celui des salariés, veut-il donc pour toi abandonner ce terrain à Sarkozy, pour transformer le Parti Socialiste en défenseurs prioritairement des entrepreneurs et de l'autorité? Relis donc des classiques, repense à ce qui t'as décidé à t'engager en politique à gauche et au Parti Socialiste? Serions-nous devenus un Parti résigné, où l'idéologie devrait être bannie au prétexte d'être archaïque?)
En tout cas, faire un bout de chemin avec la majorité de Sarkozy, chers Manuel et autres rénovateurs récents, cela n'est pas pour moi le chemin de la rénovation, c'est celui de la résignation, où par peur de ne pas être aux responsabilités pendant 5 ans, après Bernard, Jean-Marie, Jack, Jean-Pierre, Eric, certains socialistes aujourd'hui, plus que de réfléchir, travailler ensemble, préfèrent en permanence prendre le contre-pied de l'Histoire des Socialistes, pour mieux répondre aux sirènes de notre hyper-Président.
Quant à Jean-Luc Mélenchon, même si malheureusement je suis en partie en accord avec ses impressions sur ce qu'est devenu la Rochelle (je m'y rendrai aussi la semaine prochaine), faut-il que nous soyons à ce point désespérés de notre capacité à vivre, travailler, combattre ensemble, que notre dernière solution reste l'absence et comme au dernier Conseil National, de passer notre temps dans les couloirs de l'Assemblée, du Sénat, Mairies, Conseil Général, Conseil Régional, à faire semblant d'être une famille alors que nous ne serions finalement qu'une famille en pleine décomposition. Alors recomposition, divorce, conciliation conjugale? Le verdict?
Jean-Luc Mélenchon dans le Nouvel Obs: "Marre de tout cela"
Jean-Luc Mélenchon a indiqué qu'il ne se rendrait pas à l'université d'été socialiste de La Rochelle (31 août-2 septembre), qui n'est plus qu'"une cérémonie mondaine à usage personnel du premier secrétaire". "La rentrée collective du PS est désormais éclatée entre les fêtes concurrentes des uns et des autres", a-t-il observé. Il a ajouté que depuis sa défaite à la présidentielle, le PS est "réduit à une compétition d'ego et à une bouillie intellectuelle sur le thème de la rénovation".
"Marre de tout cela", a-t-il commenté. Il a qualifié de "pure agitation" l'actuel débat sur l'avenir du parti, car "ni l'orientation politique impulsée par François Hollande ni la campagne de Ségolène Royal ne sont réellement mises en cause".
En résumé, et puisque nous devons filer la métaphore "people" en politique semble-t-il pour intéresser, plutôt que de se dire amoureux dans ce Parti socialiste, ne vaudrait-il pas plutôt que nous soyons capables avant de vouloir convaincre les Français, de nous donner au sein du Parti des preuves d'amour?
"Hé..ho.....Gildas" la colère te gagne, et suivant la formule consacrée "bla…
bla…… mauvaise conseillère bla bla "
Il faut bien se rendre compte qu' actuellement les médias, sous contrôle pour certains, ou en recherche de sujet ou de scoop pour d'autres, caricaturent fortement le désarroi ou le vide momentané au sein de PS. A qui profite actuellement cette interprétation , ……….sans commentaire.
Il est facile de constater qu'effectivement le parti n'a pas renouvelé ses cadres depuis plusieurs décennies, il est facile aussi de constater que certains dogmes idéologiques ne correspondent plus à une réalité économique et sociologique mondiale évidente, il est encore facile de constater que dans ce tumulte, certaines ambitions personnelles refoulées, soit par le manque de pouvoir concourir vers une victoire ou par une défaite récente, viennent interférer et fausser le débat et les aspirations des militants qui travaillent et se battent avec leurs tripes au quotidien.
Ce flou et ces interférences médiatiques nous renvoie une image faussée de nous même, nous doutons, nous ne nous reconnaissons plus, nous nous sentons trahis, nous avons peur, peur de nous même, non, pire " peur de ne plus être nous même", mais n'oublions surtout pas que le PS en 2002 ne passant pas le premier tour des élections présidentielles, quelques mois plus tard gagnait la plupart des conseils généraux et la quasi-totalité des régions.
Malgré les défaites les plus dures nous somme toujours debout. Ne tombons donc pas dans le panneau que nous dessine progressivement Sarkozy
Mais revenons aux fondamentaux, à nos tripes, à nos émotions, à notre sens de la justice, à nos rêves et peut être à nos désirs qu'il soit d'avenir ou d'ici et maintenant! Mais n'oublions jamais que les sociétés les plus justes, les plus humaines, les plus fraternelles, ont été construites par nos luttes de tous les jours.
Que voulons-nous, nous militants socialistes; simplement une société ou le respect des droits de l'homme soit l'axe principal de notre engagement, le reste en découle forcement, logiquement, humainement, donc solidairement.
bien à toi Gildas
Jacques
Rédigé par : Jacques Desfonds | 04 septembre 2007 à 17:45