J'ai hésité (au moins une journée). C'est vrai c'est sans doute un peu exagéré. Pas tant que çà.
Mais c'est vrai. Je ne résiste pas à me joindre à d'autres qui sur le net aujourd'hui s'interroge sur ce mini-événement qui finalement ne fait s'ébrouer que le microcosme qui s'intéresse aux arcanes de la vie politique de notre pays. Cette phrase d'excuse laissée par Ségolène Royal à la jeune militante qu'elle avait rabroué ce week-end reste à mon avis comme l'une des premières "petites phrases" qui jalonnent la vie politique de notre pays, au moment d'une campagne électorale.
Je me suis laissé tenté par la tentation d'écrire tant cette phrase m'interroge encore davantage dans cette période.
Je suis socialiste, militant, et je suis aujourd'hui toujours et encore convaincu que les socialistes et la gauche doivent l'emporter en 2007. Nous n'avons pas le droit de perdre.
Depuis 2002, nous avons collectivement avancé cahin caha pour tirer un certain nombre de conclusions de nos insuffisances, nous avons collectivement réussi aux régionales et aux européennes, sur une ligne de gauche, volontariste, à mobiliser bien davantage qu'aux dernières échéances, nous avons été divisé sur le référendum, mais je crois encore bien davantage sur l'analyse que nous faisions de ce texte, que sur l'ambition européenne, fédéraliste et progressiste, que nous portons texte après texte, projet après projet pour l'Europe.
Nous avons enfin trouvé les moyens de la synthèse et du travail collectif pour réussir à faire ensemble et à voter ensemble un projet qui doit nous servir de socle commun. Un projet de gauche, volontaire, clair, identifiant nos priorités: rééquilibrer capital/travail avec notamment les axes salaires, pouvoirs d'achat et autonomie, remettre nos institutions dans le bon ordre, donner une priorité enfin affirmée à la question écologique et énergétique aux politiques publiques, redonner son sens aux conquêtes sociales et au service public en annonçant clairement nos désaccords et notre volonté de revenir sur la casse sociale de la droite: retraites, 35h, sécurité sociale, et enfin notre réflexion collective sur toutes les questions de société: environnement, droit à la différence, discriminations,....
Tout celà est notre acquis depuis 4 ans. En ordre de bataille collectivement nous voulons défaire la Droite, sarkoziste, dure et ultra-libérale. Assumer notre histoire collective et particulièrement celle qui a débuté au cours de la campagne de 2002 et ne pas rater collectivement le rendez-vous de 2007 parce que justement, les français, les plus modestes d'entre eux, ceux et celles que nous représentons, ne peuvent se permettre d'en reprendre pour cinq ans!
Alors oui, nous devons porter nos valeurs et nos convictions de gauche! Nous devons porter notre travail collectif et tous nous devons nous assurer que pour nos concitoyens, notre discours, nos paroles et demain nos actes, sont à gauche, avec comme base notre socle commun, notre projet.
Alors oui je repose la question à Ségolène, Dominique, François, Lionel, Jack et Laurent:
"Que penses-tu de l'importance de marquer le clivage droite/gauche pour gagner en 2007 ?"
C'est une question que nous devons tous avoir en tête dans cette période de désignation du meilleur (ou de la meilleure) d'entre nous pour aller à la bataille, ensemble et pas en fan-club, pour battre et défaire la droite et l'extrême-droite, toujours en embuscade.
Alors oui camarade, je ne crois pas que nous valions plus que cette question. Nous sommes juste en recherche d'un(e) candidat(e) qui nous parlera de salaires et de pouvoir d'achat, d'Europe, de progrès social, de service public, de la question énergétique, de 35h pour tous, d'allocation d'autonomie, de moyens renforcés pour la recherche, d'approfondissement de la carte scolaire et de mixité sociale, d'égalité, de la présence de l'Etat dans l'économie et dans le développement industriel de notre pays.... Bref celui ou celle qui portera notre projet, un projet de gauche.
L'invective ne fait rien à l'affaire, mais les militants auront tous en tête au moment de leur choix cette question: quel candidat portera le mieux notre projet, à gauche et contre les droites.
Nous sommes militants et nous valons au moins cette question.
Lionel Jospin peut être celui-là. Pourquoi :
1°) Il a dirigé le PS pendant 14 ans, sans anicroche de 1981 à 1993 puis de 1995 à 1997.
2°) Il a pu constater la réalité du pouvoir entre 1997 et 2002 en se confrontant aux idéaux de droite et notamment la Directive européenne sur la libéralisation du marché intérieur de l'énergie votée par la droite au gouvernment le 19 décembre 1996
3°) Il propose un Pôle public de l'énergie et il sait qu'en tant que président il aura le pouvoir de réformer en profondeur notre pays.
Rédigé par : France-Europe-Monde | 24 septembre 2006 à 16:31