Aujourd'hui dans le Monde un article m'a interpellé. Pour y avoir travaillé pendant cinq ans et en gardant tout mon droit de réserve, cet article m'interroge et me fait m'interroger sur les implantations industrielles en France et en Europe aujourd'hui. En off, et si vous voulez en discuter davantage, je suis à votre disposition.
Il y a vraiment parfois de désespérer... Et il ne s'agit pas dans le cas d'espèce d'une industrie dite ancienne que l'on pourrait traditionnellement voir sujette aux délocalisations....
Pour information il s'agit du plus gros investissement industriel qui a été réalisé depuis 10 ans en France, à hauteur de près de 2 Milliards d'Euros, avec des subventions de l'Etat et des collectivités locales. Comme quoi dans le privé aujourd'hui, pour ceux qui ne l'aurait pas compris, cinq ans c'est le long terme...
L'alliance STMicroelectronics-NXP-Freescale en question
LE MONDE | 23.10.06 | 14h49 • Mis à jour le 23.10.06 | 14h49
Le fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics (STM) n'aurait pas d'inquiétude à nourrir sur la stabilité de son capital. Ses actionnaires publics, français et italien, détenteurs de 27,6 % de ses actions, n'ont pas l'intention de vendre. En revanche, l'industriel aurait plus de souci à se faire sur l'avenir de son alliance en matière de recherche-développement avec le néerlandais NXP (ex-Philips semi-conducteurs) et l'américain Freescale, à Crolles (Isère). Ces deux messages ont été délivrés par le ministère de l'économie à une délégation d'élus CGT de STM, lundi 16 octobre.
La centrale syndicale avait demandé cette entrevue suite aux rachats de Freescale et des "puces" de Philips par des fonds d'investissement, alors que STMicroelectronics a été citée comme leur prochaine cible possible.
STM N'EST PAS À VENDRE
"Le gouvernement dit que STM n'est pas sur la liste des actifs à vendre et qu'il entend conserver le niveau de participation actuel", raconte un élu cégétiste. Jugeant improbable l'offensive de fonds, les pouvoirs publics mettent en avant "un pacte d'actionnaires", poursuit le syndicaliste. "Tant que les parties publiques françaises et italiennes détiennent environ 25 % du capital à elles deux, elles peuvent, en cas de tentative de prise de contrôle jugée hostile, accroître leur part en faisant jouer des actions spéciales.
Le gouvernement dit vouloir faire en sorte de ne pas tomber sous ce seuil", précise encore l'élu. Sollicité à plusieurs reprises pour commenter ces informations, le cabinet du ministre de l'économie, Thierry Breton, n'a pas répondu.
Le ministère a par ailleurs indiqué "qu'il y a un risque de départ de l'un des partenaires" de l'"Alliance Crolles 2" - nom donné à la coopération engagée, fin 2002, par STMicroelectronics, NXP et Freescale. Bercy a "évoqué NXP", ajoute la CGT. Crolles 2 est une ligne de production pilote sur laquelle les trois industriels mettent au point les techniques de fabrication les plus avancées. Ces derniers se bornent à indiquer que le plan de développement y est respecté. "La phase 1 du projet s'achèvera fin 2007. Si l'un des partenaires veut renégocier, il doit le dire avant fin 2006", précise la CGT.
L'une des questions en suspens est l'évolution de Crolles 2 de site pilote en site de fabrication à part entière. Début septembre, Frans Van Houten, le PDG de NXP, a déclaré en avoir engagé un "examen", et confirmé que toute extension de l'Alliance tenait à une décision "à prendre avant la fin de l'année". M. Van Houten a par ailleurs précisé vouloir continuer à investir au plan industriel dans les seules usines existantes de son groupe, tout en recourant plus aux sous-traitants : il veut porter de 20 % à 40 % la part des fabrications réalisées par des "fondeurs" externes, en Asie.
Philippe Le Coeur Article paru dans l'édition du 24.10.06
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