Secrétaire nationale à la rénovation du Parti Socialiste, Barbara Romagnan est membre du NPS.
Je n’ai jamais été fabiusienne et je ne le suis pas devenue. Mes seules fidélités en politique sont à l’égard de mes convictions et de la gauche. Je voterai Laurent Fabius parce qu’il est celui qui porte le mieux ce que je crois être juste et que je pense nécessaire à notre victoire et à la transformation de la société : réorientation de la construction européenne, avènement d’une 6ème République, rééquilibrage dans le partage de la valeur ajoutée entre le capital et travail, primauté de la loi par rapport au contrat. Alors, on demande parfois : « Laurent Fabius est-il sincère ? ». Et les autres ? Je préfère voter en sincérité pour une ligne que je crois juste que de faire un procès à un camarade dont l’histoire se confond avec celle du Parti Socialiste.
Charlotte Brun, conseillère régionale d’Ile-de-France, adjointe au maire d’Ecouen (Val d’Oise), est ancienne présidente du Mouvement des Jeunes Socialistes.
Tu es militante du NPS. Quels sont, selon toi, les critères pour choisir le candidat du Parti à l’élection présidentielle ?
NPS est né du choc du 21 avril 2002, du désir de ne plus jamais revoir un candidat socialiste éliminé au premier tour par l’extrême droite. NPS s’est engagé contre le Traité Constitutionnel Européen : le vote du 29 mai 2005 a validé nos analyses. NPS s’est battu enfin pour que le Parti prenne au sérieux l’élaboration de son projet et que ses principaux responsables s’engagent à en respecter la lettre et l’esprit.
Au moment de choisir notre candidat (e) à l’élection présidentielle, il faut donc répondre prioritairement à ces trois questions : qui est le plus à même de tirer les leçons du 21 avril ? Qui est le plus capable de donner un prolongement politique au « non » des Français ? Qui est le mieux placé pour défendre et promouvoir le projet socialiste ? A ces trois questions, la réponse est, sans conteste : Laurent Fabius.
Pourquoi Laurent Fabius ?
Je n’ai jamais été fabiusienne et je ne vais pas le devenir comme par enchantement. Ce choix procède d’un raisonnement politique. Militante politique, je refuse de m’engager en fonction des seuls sondages d’opinion (qui se trompent souvent).
La vraie rénovation, c’est la transformation sociale. Cela suppose le respect des valeurs socialistes et la volonté de transformer la société en profondeur. Je me détermine donc par rapport à des propositions politiques.
Sur les questions sociales, Laurent Fabius a pris des positions extrêmement précises, qui prolongent le projet en l’enrichissant : sur les salaires et le pouvoir d’achat, sur le logement, sur l’éducation, les arguments de Fabius sont bien plus convaincants que ceux de ses concurrents.
Sur la réforme institutionnelle, qui me paraît plus que jamais nécessaire, seul Fabius prend des engagements pour modifier en profondeur la Vème République, en attendant la VIème! On ne peut pas en dire autant de tous les candidats : quand François Rebsamen, supporter de Ségolène Royal, explique qu’il est temps de changer la nature de notre parti pour l’adapter, après l’élection présidentielle, aux institutions de la Vème République, je suis dubitative sur la volonté des soutien de la présidente du Poitou Charentes d’en finir avec un système pourtant à bout de souffle. Laurent Fabius s'engage sur un référendum constitutionnel dès septembre 2007 : mandat parlementaire unique, extension des pouvoirs du Parlement, droit de vote aux élections locales pour les étrangers, responsabilité pénale du chef de l’État, réforme de la justice : c’est le bon cap et le bon calendrier.
Et l’Europe?
Sur l’Europe, je trouve compliqué de prétendre rassembler les Français pour relancer l'Europe, quand on a refusé de comprendre les motivations de leur vote du 29 mai. Je n’oublie pas de quelle façon ont été traités les électeurs du « non » au soir du référendum. Laurent Fabius a voté « non ». Il est aujourd’hui le seul à faire des propositions concrètes pour relancer l’Europe dès la présidence française en 2008. Le pilotage économique de l’eurogroupe face à la BCE ; un traité d’harmonisation sociale et fiscale entre États ; une nouvelle Constitution adoptée par référendum, plus courte, lisible par tous et recentrée sur les valeurs et les institutions ; un budget européen renforcé. Et un moratoire sur tout élargissement de l’Union avant l’approfondissement institutionnel.
Ces propositions vont dans le bon sens. Elles me paraissent susceptibles de rassembler la gauche. Davantage en tout cas que celles qui consistent supprimer la carte scolaire, à encadrer par des militaires les primo délinquants, ou à faire choisir les professeurs d’un collège par un proviseur !
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