Note un peu décalée avec quelques jours de retard mais qui reprend mes impressions sur dimanche dernier et la période qui s'ouvre.
Tout d'abord un grand ouf de soulagement et une envie de nous féliciter tous collectivement d'avoir réussi à préserver l'essentiel le temps de ce deuxième tour des législatives.
D'abord, une félicitation générale aux six représentants isérois de l'opposition socialiste au gouvernement Fillon 1, qui depuis la défaite de Juppé dimanche, a déjà été remanié en Fillon 2, et que nous allons combattre de la même façon, proposition contre proposition; en tous cas, c'est le voeu que je formule. Nos six députés isérois, comme les autres membres de l'opposition vont devoir porter haut et fort les revendications et les aspirations de tous ceux, bien souvent les plus démunis, qui ne se reconnaissent pas dans la stigmatisation et le pouvoir omnipotent de Nicolas Sarkozy. Nous comptons sur eux!
Ensuite, un petit mot sur ces victoires. Les victoires larges et nettes de Didier Migaud, André Vallini, Michel Issindou et bien sûr Michel Destot, pour qui j'ai eu la chance de nouveau de pouvoir voter dimanche, étaient inscrites dans les résultats du premier tour. Mais les 59 à presque 63% obtenus par chacun d'entre eux montrent bien la netteté et l'ancrage des candidats dans ces territoires! Réconfortant, même s'il est vrai que la vague bleue annoncée ici aussi s'est un peu transformé en reflux marqué portant les forces de gauche et progressistes!
Bien évidemment les deux suivants, François Brottes et Geneviève Fioraso méritent que l'on s'y arrête un peu plus longuement.
Annoncé de nouveau en ballotage difficile, François, suppléé par Eliane Giraud, a mené campagne avec forces et convictions, fort de son mandat parlementaire reconnu notamment dans toute la problématique de la défense du service public, fort également de leurs implantations sur l'ensemble d'un territoire assez immense et biscornu qui part des portes de Savoie jusqu'au Lac de Paladru en passant par le parc de Chartreuse jusqu'aux portes de Chamrousse. François Brottes a finalement lui-aussi de nouveau (comme à chaque fois depuis 1997) vu son score progresser et de nouveau nous pourrons compter sur lui pour ce mandat!
Notre dernier mousquetaire isérois en partance pour ce nouveau mandat d'opposition au Palais Bourbon a réussi ce que beaucoup sans doute il y a quelques mois n'imaginait pas une seule seconde. A savoir commencer par être convaincue elle-même qu'elle avait la capacité de gagner cette circonscription quelque soit la configuration, de regrouper autour de sa candidature et d'une dynamique tous ceux et celles qui sur la 1ère circonscription, de Grenoble à Bernin, souhaitaient eux-aussi contribuer aux victoires de la gauche en Isère! Par une campagne, active, militante et déterminée, multipliant les actions collectives mais aussi l'activation et la mobilisation de tous les réseaux économiques, industriels, associatifs, culturels, Geneviève Fioraso a réalisé dès le premier tour le premier essai du match en confirmant d'ores et déjà une crédibilité et un score excellent de premier tour en tête à 32%. Néanmoins, le fait d'armes de cette campagne, en dehors d'avoir permis d'obtenir un sixième député socialiste à l'Assemblée, est bien que 63% des électeurs ayant voté hier ont acté:
1. La première défaite que j'espère définitive dans les urnes de M. Carignon depuis 1983. Cette victoire de G.Fioraso permet dans les urnes de solder les comptes d'une période trouble de Grenoble, dont M. Carignon est véritablement un symbole dont les électeurs ne veulent plus. S'il faut le signifier une seconde fois aux prochaines municipales, en tout cas avec Michel Destot, Geneviève Fioraso et une très grande majorité de grenoblois, M. Carignon peut compter sur notre détermination, notre mobilisation et nos convictions pour lui signifier une seconde fois que désormais cette ère Carignon est terminée et ne fonctionne plus.
2. Une véritable victoire de Geneviève Fioraso et des militants de cette campagne qui en jouant collectif, ont prouvé que lorsque les socialistes sont rassemblés sur l'action militante et les objectifs, nous savons nous démultiplier et être le débouché politique auquel aspire nos concitoyens. Socialistes, nous savons beaucoup mieux jouer en collectif que nous mettre au service d'un chef providentiel, incarnation du pouvoir gaullien omnipotent que nous rejetons! Nous sommes toujours meilleurs pour battre la droite quand nous sommes rassemblés et acteurs de notre propre campagne, que supplétif et porteur d'une candidature dont nous ne sommes pas toujours sûr de comprendre ni les ressorts ni les objectifs.
Voilà pour ses six batailles gagnées victorieusement dans l'Isère, mais je n'oublie pas Erwann qui dans la circonscription de Vienne a permis à la gauche de se mettre une nouvelle fois, après les régionales et les cantonales, dans une dynamique de reconquêtes. Idem pour Laurence Finet-Girard, dans une circonscription très difficile du Nord-Isère, mais qui permet aussi de s'inscrire dans la durée et de lancer (et il faudra que tous du Nord au Sud du département, nous devrons y contribuer) une implantation durable et progressive dans cette partie du département qui reste encore une terre de mission. Enfin, la 7ème circonscription, malgré la défaite du 2ème tour, nous a amené aussi sa bonne nouvelle dimanche dernier: la victoire à l'Isle d'Abeau aux municipales partielles autour d'André Collomb-Bouvard, Elyette Croset-Bay et d'autres que je ne pourrais citer de peur d'en oublier. Cette victoire comme d'autres aux prochaines municipales, dans le Nord-Isère, que nous devrons préparer en mutualisant les efforts, est le signe que peu à peu la gauche se réveille, s'implante et montre notre capacité militante à relever le flambeau dans des terres que nous cesserons bientôt d'appeler "de mission".
Voilà pour l'Isère et mon ressenti de ce dimanche. Je ne peux qu'en profiter pour féliciter deux autres nouveaux députés pour qui l'amitié et le parcours militant qui nous rassemblent ne peuvent que renforcer la joie qui a été la mienne et celle de beaucoup de militants quand nous avons appris leur victoire: Olivier Dussopt, à Annonay, benjamin de la nouvelle Assemblée, à 28 ans qui devient aujourd'hui député et porteur d'espoir, de rénovation dans ce Nord-Ardèche, qui va pouvoir compter sur lui pour porter haut et fort la parole eNGagée; et bien sûr Régis Juanico, député de la Loire, lui aussi l'un des plus jeunes de cette assemblée, et qui récolte peu à peu les fruits d'un eNGagement de terrain, de convictions et saura j'en suis sur être le porte-parole des stéphanois en compagnie de son collègue, Jean-Louis Gagnaire, mais plus largement encore au sein du groupe socialiste à l'Assemblée, avec Olivier notamment, seront les représentants d'une manière que je crois nouvelle de porter la contradiction au pouvoir en place. Deux nouveaux députés certes, mais deux parlementaires qui apporteront beaucoup à l'Assemblée Nationale et seront deux relais essentiels de nos convictions et de nos combats!
Enfin, puisque nous nous étions collectivement (même si cette consigne fut peu respectée par nos plus éminents représentants) promis de nous taire sur nos débats internes jusqu'à dimanche, nous voilà désormais en toute connaissance de cause avec nos questions avec un nouveau président de droite, une majorité de droite et une opposition dont nous sommes.
Plein de question se posent à nous, militants socialistes, et nous devrons les trancher en prenant le temps nécessaire aux explications:
-une troisième présidentielle perdue consécutivement,
-un problème cru de lisibilité et de crédibilité de nos propositions collectives,
-un manque de discipline collective, et des formes de militantismes à retrouver,
-un rapport entre le Parti Socialiste et ces institutions de la Vème République toujours pas règlé dans notre approche des élections,
-le débauchage et la captation à grand coup de communication de nos symboles par le candidat Sarkozy, y compris de représentants/personnalités de gauche en rupture de ban ou se sentant sous-utilisé par leur propre camp,
-une fracture territoriale de plus en plus en forte dans ce pays, entre rural et urbain, entre centre-ville/péri-urbain/quartiers,
-une fracture générationnelle profonde entre la gauche et les plus anciens,
-l'hyper sensibilité d'un électorat qui peu encore croire à l'élection présidentielle avec 85% de participation mais qui un mois n'est plus que 65% à se déplacer avec encore entre les deux tours, 10 à 15 d'électeurs qui ou s'abstiennent à l'un des deux tours,
-des votes de plus en plus communautarisés et corporatisés qui peuvent être sur de nombreux sujets (laïcité, rapport au Proche et Moyen-Orient, environnement durable....) les prémices à de vraies ruptures entre la gauche et des pans entiers de la population,
-un renouvellement nécessaire à gauche qui soit celui de la pyramide des ages mais pas seulement, mais aussi dans les profils de nos candidats: socio-professionnellement, d'origine, encore plus de femmes; dans nos comportements, notamment quand je pense au nombre de candidatures sauvages contre de jeunes candidats que nous souhaitions collectivement aider à s'implanter et qui se sont retrouvés bien souvent dans des situations bien périlleuses,
-un renouvellement de notre préparation aux élections avec la nécessité impérieuse de beaucoup mieux préparer en amont notre projet, notre leader aux présidentielles et bien sur nos candidats à la députation par notamment une "péréquation" dans les efforts, où nous devrons trouver notamment dans l'Isère les moyens que la fédération et le Sud contribue à aider le Nord bien plus qu'il n'a pu le faire dans cette campagne.
Voilà quelques pistes de réflexions, et je crois définitivement que plus que de nouveaux rapports de force, d'égo et d'accélération de contrôle par les uns au détriment des autres de l'appareil, nous devons collégialement trouver les moyens de re-travailler tous ensemble dans le Parti socialiste, notre maison commune, pour, comme le prévoit l'agenda, avoir au moment du prochain congrès à l'automne 2008, tous les éléments en main et avoir dès ce moment-là un Parti socialiste, son/sa candidat(e), son projet, une stratégie pour nous mettre en ordre de marche et cette fois ne pas manquer notre devoir de victoire. Cette défaite fut non pas la notre, mais surtout une défaite pour tous ceux et celles qui ne croient pas au tour de passe-passe de Nicolas Sarkozy et vont prendre en pleine face les mesures inéquitables, de casse sociale et sécuritaires de ce gouvernement Fillon 2.
Au boulot, tenons debout, sachons raison garder, soyons prêts à nous relever et regagner la confiance de nos concitoyens.
Et en vue du congrés, comme le dit si bien ce vieux proverbe breton " quand la mouette a pied il est temps de virer"
Rédigé par : Jacques | 21 juin 2007 à 16:11
La question de l'énergie prend une importance cruciale et ne doit pas être méconnue.
Une mise au point ici : Vers la fin de l'uranium
Nous allons vers un doublement du prix de l'électricité nucléaire à court terme, vers la pénurie ensuite et l'arrêt de nombreux réacteurs.
Pendant ce temps, l'éolien et le photovoltaique font d'énormes progrès en Allemagne et en Espagne (10 fois plus en 10 ans).
Une bonne occasion pour reprendre l'initiative politique.
Rédigé par : Julien | 27 juin 2007 à 15:24