Depuis plusieurs mois, ce blog est inactif et ce pour une raison bien simple, plus vraiment d'inspiration, pas forcément envie d'écrire.
Il est des moments où nous grandissons, et le moment où l'un des ses parents s'en va fait partie de ces moments rares et difficiles où l'on prend conscience de tout ce que l'on a fait avec lui, ce qu'il nous a apporté, ce qu'il nous a transmis, ce que nous aurions encore voulu faire avec lui. Surtout si jeune et avec encore tant de projets. Papa s'en est allé. Je lui dis simplement un grand merci et lui témoigne encore une fois, comme Maman, mon frère, toute la famille, ses amis, tout l'amour que nous lui portions.
Je retranscris le mot que j'ai réussi à écrire et à lire au moment de la cérémonie où nous lui disions au revoir fin octobre.
Papa est né le 18 juillet 1949 à Cottel Vihan à Rospez. Fils de François-Marie et Anne-Marie LAERON, il est l'aîné d'une fratrie de quatre enfants, puisque viendront compléter la famille, Noël, Marie-Claire et François.
Ils grandiront à Rospez, même s'ils déménagent quelques temps après, à Cottel Vras. Les études l'amèneront d'abord à Bégard, ensuite au lycée de Kernilien à Guingamp, puis quelques années à plus tard, à Fouesnant dans le Finistère, où s'affirmera son choix d'orientation professionnelle vers le milieu agricole.
L'entrée dans la vie professionnelle est différée pendant les quelques mois de service militaire que Papa effectue bien loin de sa terre bretonne, dans le Territoire de Belfort.
De retour en 1971, il devient alors contrôleur laitier, et c'est durant cette année que Papa rencontre celle qu'il ne quittera plus, Christiane.
Ils se marient dans cette église le 17 mars 1973 à Tonquédec et s'installent dans le même temps sur la commune. 2 enfants viendront rapidement compléter leur bonheur, Gildas en 1974 et Nicolas en 1977.
Voilà donc Papa au coeur de sa vie d'adulte, puisque devenu mari, père, collègue et bien souvent ami de ceux et celles qu'il cotoîe.
Il va alors nous transmettre au fil des années, à nous tous aujourd'hui réunis au moment du dernier salut, des valeurs que nous avons fait nôtres et qui doivent nous aider "à ne pas être triste" comme il nous le demandait, et notamment à Maman, il y a quelques semaines.
A nous ses enfants notamment, il nous a appris que les valeurs familiales, les liens d'entraide sont les plus forts. Pour Maman, pour ses enfants, pour les siens, Papa était inépuisable et aurait pu déplacer des montagnes. Notre accompagnement de Papa dans sa lutte contre la maladie au cours des derniers mois, notamment par Maman, n'était que la manifestation la plus tangible de notre force, celle de l'Amour qui nous unissait.
Ces liens familiaux n'étaient pas exclusifs. Cette solidarité, ce soutien et cette écoute, il les a aussi apportés aux autres. Par son métier, il a pris, 36 années durant, très à coeur d'apporter les meilleurs conseils et l'écoute nécessaire à ses "adhérents" comme il les appelait. Dans son rôle de formateur de nouveaux contrôleurs également, il a montré également qu'il pouvait apporter son expérience à ceux qui débutaient leur carrière.
Il a su également dans sa vie être bien sûr un père, mais aussi quelqu'un qui président de parents d'élèves ou sur les terrains de foot de Tonquédec pour les enfants savait aussi être là pour les familles et leurs enfants pour bénévolement leur donner un coup de main.
Il nous a appris que la réussite dans la vie ne se résumait pas à l'accumulation de l'argent, mais bien davantage dans des choix de vie, dans des choix d'études, de telle façon que nous, ses enfants, avons toujours reçu son soutien et des encouragements, sans jugement, sans obligation, juste une seule recommandation, que nous soyons bien sûr "sérieux", mais surtout heureux et que nous puissions avoir la chance "de faire ce que nous avions envie de faire". C'est sans doute pour celà que comme il le disait souvent, l'une de ses satisfactions était d'avoir soutenu, encouragé ses deux fils dans leurs études scolaires et universitaires, et de les avoir vu s'épanouir comme adulte personnellement et professionnellement.
Je lui dois aussi de m'avoir dit un jour "quand tu réalises quelque chose dans la vie, tu le fais parce que tu y crois, que celà te correspond; jamais pour faire plaisir ou espérer une quelconque reconnaissance des autres".
Pas seulement par son métier de contrôleur laitier, mais aussi par son implication dans les différents comices agricoles des cantons des environs, et particulièrement celui de Plouaret, je lui dois aussi d'avoir pu continuer, moi qui ne me suit pas orienté vers le milieu agricole, à admirer chez Papa, son attachement à l'agriculture, aux hommes et femmes qui font cette agriculture, à beaucoup d'entre vous qui lui rendez hommage par votre présence aujourd'hui. Papa aimait la nature en général, lui également qui aimait tellement les randonnées, son jardin et ses fleurs qu'il bichonnait avec Maman, et ce que peu savent, lui qui il y a bien des années, avait des envies de partir vers la mer, vers le grand large.
Puisqu'il ne voulait pas que nous soyons tristes, je ne peux pas oublier l'importance qu'avaient pour Papa l'amitié et les bons moments de détente. Il aimait tant chanter, siffloter, il avait toujours une boutade ou un jeu de mots au bord des lèvres, il brûlat même les planches durant les premières années de la troupe des Gens Heureux à Tonquédec. Il savait en somme être un très bon-vivant aussi!
Parfois silencieux, toujours calme et posé, toujours discret et de bon conseil, tolérant et jamais sectaire, toujours prêt à rendre service sans tirer la couverture à soi, sachant aussi faire la fête, se détendre, passer du temps avec les siens, bref pas mal de choses qui font autant de photographies, de souvenirs, de valeurs qui devront nous guider demain et nous aider, Maman, moi, Nicolas, Nelly, tous ceux qui aujourd'hui sont touchés par le départ de Papa, à nous relever et à poursuivre notre chemin.
En confidence, et c'est ce que personnellement je garde comme parole de Papa, alors qu'il se savait malade, et que j'étais devant une décision difficile, il m'avait dit: "ce n'est pas parce que je suis malade et que je vais peut-être partir qu'il ne faut pas continuer à construire ta vie".
Comment ne pas dire donc à Papa: "Merci pour tout ce que tu as fait pour moi, pour nous".
Trugarez vras dit ma zad !!!!!
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